31 décembre 2018 – J’ai suivi mon bel amour, en direction du Nord, un endroit qui m’était alors inconnu, où je n’avais pas encore de passé, pas de nom, pas de visage. Je savais par expérience, que j’en reviendrais avec quelque chose en plus, mais je ne savais pas encore quoi. C’est ce que j’aime le plus au monde ; l’aventure d’une nouvelle histoire à construire avec des inconnus.
Dans le ventre chaud de la maison de Mamie Rose, les siestes s’étirent, l’ennui prend l’allure de salles d’attente de médecins de campagne, les discussions nous ouvrent des horizons éclairés sur un passé inconnu et parfois sombre. C’est bientôt la veille du jour de l’an ; le repas de famille apportera d’autres résonances, celles qui étouffent les voix des télévisions.
Hargicourt, petit village de 396 âmes, territoire aux mille secrets de l’enfance d’Emilien.
Mamie Rose, qui gueule sa tendresse à qui veut la prendre, parce qu’elle ne s’entend plus la donner,
Catherine, qui te donne des leçons d’amour et de générosité derrière ses fourneaux,
Pascal, le bienveillant, qui adoucit les tempêtes à coup de blagues et d’éclats de rire,
Alexandre, le doux rêveur, le silencieux, qui ne s’amine que lorsqu’il joue …
Et puis il y a les autres, les 395 âmes, que je n’ai jamais rencontrées, mais qui ont laissé l’empreinte de leur histoire dans chacun de leurs pas.
Instants volés au présent qui appartiennent déjà au passé, voici mon aventure photographique, avec un peu de moi en chacun d’eux, avec un peu de chacun d’eux en moi …

